[Replay] comment concevoir son centre canin ?
- Ariane Lefebvre
- 12 oct.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 oct.
Lors de l’Animal Expo édition 2025, Ariane Lefebvre, architecte canin fondatrice d’Archi-Dog®, a présenté une conférence dédiée à la conception des centres canins, de la réflexion initiale jusqu’à la mise en œuvre concrète.
Un moment d’échanges où se croisent architecture, bien-être animal et retours d’expérience de terrain, destiné à tous les porteurs de projets souhaitant créer un lieu adapté aux besoins des chiens… et de ceux qui les accompagnent.
Retrouvez l’intégralité de cette intervention en vidéo :
Une conférence au croisement de l’architecture et du bien-être canin
Créer ou transformer un centre canin ne s’improvise pas : il s’agit de penser un lieu qui réponde à la fois aux besoins physiologiques et comportementaux des chiens, et aux contraintes humaines, techniques et réglementaires. À travers cette conférence, Ariane partage sa méthodologie claire et progressive pour guider les porteurs de projets ; qu’ils soient éducateurs, gestionnaires de pension, comportementalistes, collectivités ou architectes.
1) Définir son projet : du questionnement au programme… puis à l’agencement
Tout projet commence par une phase essentielle : comprendre l’activité avant de dessiner les espaces. Ariane explique que la première étape n’est pas de choisir des parcs ou des chenils mais de poser les bonnes questions pour cerner les usages, les besoins et les ambitions du lieu.
« J’aime beaucoup ne pas poser la question quels espaces souhaitez-vous. Je préfère d’abord parler de vos besoins au travers d’une liste d’une cinquantaine de questions qu’on va se poser. Et en fait, mon rôle, c’est de traduire vos besoins en espaces architecturaux. » Ariane Lefebvre architecte canin Archi-Dog®
Ce programme de travaux se construit donc à partir de la réalité de l’activité :quelles prestations seront proposées (garderie, éducation, pension, loisirs) ?À quelle fréquence ? Pour quel type de chiens ? Comment entretiendra-t-on le lieu ?Et surtout, quelle place donne-t-on au chien et à la relation humain–animal dans cet espace ?
Une fois ce programme défini, l’architecte le traduit en intention spatiale selon des approches croisées : architecture comportementale, design éthologique et agencement. Ces disciplines permettent de relier les besoins naturels du chien à un environnement domestiqué et fonctionnel.
Ariane illustre ce principe à travers un exemple concret : la clôture, avec différentes typologies de clôtures : pleines, ajourées, transparentes, différenciées par taille etc. selon le tempérament des chiens et la fonction du lieu (accueil, repos, socialisation, concentration...).
![[EXTRAIT] "Le bien-être canin au coeur du projet", exemple du traitement de la clôture](https://static.wixstatic.com/media/7b1339_b46f9f47fe0c411081fa65456128e5f7~mv2.jpg/v1/fill/w_888,h_499,al_c,q_85,enc_avif,quality_auto/7b1339_b46f9f47fe0c411081fa65456128e5f7~mv2.jpg)
A retenir :
Le programme ne naît pas d’une liste de lieux, mais d'une analyse fine des usages
Le bien-être canin structure les choix d’agencement (flux, transitions, zones calmes/actives).
Chaque élément, même technique (clôture, flux, sas), traduit une intention de relation entre chiens et humains.
« C’est important que chaque espace soit pensé en fonction de quel chien va être accueilli et quelle activité va être proposée. » Ariane Lefebvre architecte canin Archi-Dog®
2) Terrain, aménagements et réglementation : choisir, adapter, sécuriser
Une fois le programme défini, il faut l’ancrer dans un site réel. Ariane aborde alors la question cruciale du choix du terrain, de son aménagement et du cadre réglementaire. Le terrain idéal dépend autant de la surface exploitable que de sa configuration : orientation, pente, qualité du sol, accès, voisinage, présence d’éléments naturels (ombrage, arbres), etc. .Un site bien choisi facilite la gestion sonore, la circulation, et l’entretien au quotidien.
C’est aussi à ce stade que se pose la question de la réglementation :
Le Règlement Sanitaire Départemental (RSD) impose notamment 100 mètres entre les espaces accueillant des chiens (chenils) et les zones habitées.
Les règles communales (PLU, cartes communales, zonages) encadrent les constructions et l’accueil du public.
Selon le type d’activité (éducation, pension, élevage), certaines structures doivent même prévoir un vétérinaire référent pour la biosécurité.
Ariane recommande de vérifier la faisabilité avant tout achat ou permis :
« Ce que je fais très régulièrement dans un projet, c’est une petite étude de faisabilité […]. En fait, c’est un certificat d’urbanisme : la commune et les services concernés vont vous répondre si vous pouvez ou non réaliser votre projet, et sous quelles conditions.» Ariane Lefebvre architecte canin Archi-Dog®
Au-delà de la conformité, elle souligne que la fonctionnalité du lieu doit être au cœur de la conception. Il s’agit d’anticiper la circulation, l’entretien, la surveillance, les zones calmes et actives, pour réduire la pénibilité et gagner du temps utile.
![[EXTRAIT] "Choisir et adapter un terrain" ©Archi-Dog®](https://static.wixstatic.com/media/7b1339_a905592f01344b3b8724eaa34b8e275c~mv2.jpg/v1/fill/w_888,h_499,al_c,q_85,enc_avif,quality_auto/7b1339_a905592f01344b3b8724eaa34b8e275c~mv2.jpg)
À retenir :
Un bon terrain soutient l’activité dans la durée.
La réglementation s’intègre dès la phase d’étude.
Un lieu bien pensé sur le plan fonctionnel libère du temps pour l’essentiel : la relation aux chiens et à sa clientèle.
3) Solutions pratiques & retours d’expérience de centres canins
La dernière partie de la conférence est consacrée à des exemples concrets de centres canins étudiés par Archi-Dog®, illustrant les principes précédents.
Le Woof Park, par exemple, est un centre de jour modulable avec des espaces communicants :
« On a un grand parc principal de 250 m² qui peut être relié à un espace plus calme via un tunnel pour chiens. Cela permet de séparer les groupes ou d’ouvrir en grand selon les besoins. »
Ariane conclut avec la Dog Party (Animal Expo édition 2025), un aménagement événementiel pensé pour l’expérience du public et des chiens.
« Le flyball, je trouvais que c’était important de l’observer dans la longueur […]. Les espaces d’agility et de doga sont au contact du public : ce sont les disciplines phares, celles qui créent le plus d’interaction. »
Ces exemples démontrent comment l’architecture canine peut concilier esthétique, fonctionnalité et bien-être, tout en renforçant le lien entre chiens, éducateurs et visiteurs.
À retenir :
Chaque lieu raconte une histoire, en cohérence avec l’usage et le public visé.
La modularité et la lisibilité des espaces facilitent la gestion au quotidien.
L’architecture canine est avant tout une expérience partagée.
![[EXTRAIT] L'espace de la Dog Party Animal Expo ©Archi-Dog®](https://static.wixstatic.com/media/7b1339_6d6dc1fa27cc43aaaabe1798b5725b0d~mv2.jpg/v1/fill/w_888,h_499,al_c,q_85,enc_avif,quality_auto/7b1339_6d6dc1fa27cc43aaaabe1798b5725b0d~mv2.jpg)
MERCI
Un grand merci à l’équipe de l’Animal Expo pour son accueil, ainsi qu’à toutes les personnes venues assister à la conférence. Vos questions, vos échanges et votre enthousiasme témoignent de l’intérêt grandissant pour cette discipline encore rare et passionnante qu’est l’architecture canine, une approche unique, à la croisée de l’architecture, de l’éthologie et du design comportemental.
Pour aller plus loin et approfondir les notions abordées durant la conférence, vous pouvez retrouver le livre de référence qui l’a inspirée :
Cet ouvrage rassemble les principes, plans et exemples concrets présentés pendant la conférence, et vous guide pas à pas dans la conception de votre propre projet canin, du premier croquis jusqu’à la mise en œuvre.

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